26/11/2011

Si Oscar Wilde et Arthur Miller avaient une conversation...

(O.W): -Nous vivons dans une société superficielle. Une société qui prétend a un enrichissement de l’essence humaine mais qui finalement n’y apporte que vice et hypocrisie. Cette nature futile est trahie par l'incapacité de cette sois-disante élite sociale, a différencier quelqu’un de beau de  quelqu’un de bon. Nous vivons dans un monde ou l’Homme associe instinctivement la beauté a la vertu. Je suis né dans ce monde, dans cette époque, dite l'ère Victorienne. Je me présente, Oscar Wilde.

(A.M): -Mon monde a moi est détruit par des politiques dites idéalistes ainsi que par une économie instable du aux guerres causées par ces  politiques aux tendances nationalistes. Je vis dans une société qui est constamment tourmentée, une société qui se cherche. Une société qui cherche le code moral définitif sur lequel elle peut se baser et vivre paisiblement.  Cette même société évolue et laisse place a une nouvelle génération, la génération de l'après guerre. Un nouveau monde est donc créé. Le matérialisme y est toujours. L’homme se retrouve avec des troubles d'identités et essaye de trouver une place qui lui est “due” dans la société. Bienvenue au vingtième siècle, mon nom est Arthur Miller.

-Ah! La question de la place due de l’homme dans la societé se posera encore et toujours. La réponse va a l’encontre de la nature humaine. La réponse est une illusion.

-Bien évidement. Mais n’entrons pas dans ce débat, au risque de faire face a la même fatalité que le célèbre Dorian Gray. Le fait est que cette question était très présente au début du vingtième siècle, du a la récession. Chacun essayait de trouver une profession quelconque sans quoi leur vie serait en péril.

-Je vois. Mais cela n’a pu durer que pendant un certain temps. Et apres? Je conscents le fait qu’une réponse absolue ne put être trouvée, mais au moins une solution?

- Je dirais une idée plutôt qu’une solution.

-Donc une sorte de philosophie?

-En quelque sorte. Mais elle ne fut  vraiment présente qu’aux États-Unis. Son but était de promulguer un message, que si la motivation et la volonté y était, n'importe qui pouvait réaliser ses rêves, ses ambitions. D'où son nom, “American Dream”. C’est cette idéologie que j’ai exploré tout au long de ma pièce de théâtre, “La Mort d’un Commis Voyageur”. C’est donc une pièce qui a comme point focal, un homme aux allures (sociales) ordinaires qui souffre de cette philosophie dite idéaliste. Comme dans votre roman, j’ai tenté au mieux d’explorer cette inhumaine question qu’est la condition humaine.

- Effectivement dans, “Le Portrait de Dorian Gray”, la question est posée ce qui condamnera le protagoniste a mort. Car  L’homme est très faible, surtout sous l’influence de beaux discours enjolivés par une série d’affirmations. A moins de trouver la philosophie et donc la seule et unique réponse a la question. Le résultat sera toujours le même.

-Ah, mais la réponse n’est peut-être pas une philosophie. Dans cette pièce que j’ai écrite, je fais peu de descriptions, et celles que je fais sont sur des choses, des objets basiques. Car l’homme peut se plaindre du matérialisme mais au final, ce sont ces objets qui nous permettent de ne pas penser a cette condition humaine. Mais n'allons pas imaginer que le matérialisme est la solution. Ces descriptions et ce vendeur sont au centre de ma pièce pour montrer qu’au final, pour vivre heureux,  accompli et sainement, on doit se focaliser sur la famille, son travail et donc notre utilité sur terre. D'où ce sentiment d'avoir une place qui nous est due dans la société.

-(rires) Vous venez de décrire l'existentialisme M. Miller. Je comprends votre raisonnement, même si je ne suis pas d’accord avec le contenu. La réponse sera inévitablement subjective. La réponse sera tellement subjective que l’on ne peut pas vivre de celle-ci. Cette subjectivité-la est dangereuse et finit par nous empoisonner l’esprit. La réponse est inhumaine.

-Cependant, rien ne nous empêche d’explorer les possibilités et d’en préférer une plutôt qu’une autre.

-tout à fait. Tout de même,  l’homme doit assumer ses responsabilités lorsqu'il décide d’adopter, de vivre, selon une idée, une philosophie. Car la naïveté est fatale.

-C’est vrai... La naïveté de l’homme l’est en effet. Cette affirmation est valide pour tous les cas. L’auteur d’une idée est aussi responsable que son audience. Le tout est de trouver ses limitations. Par exemple, le protagoniste de mon roman, est totalement pris par les paroles hédonistes d’un certain Lord Henry. Ce dernier, est au final, totalement naïf et inconscient de ses paroles qui sont tant aimées du public pas tellement pour leur signification mais plutôt pour leur controverse.

-Mais comment justifiez-vous la naïveté de ce Lord Henry et aussi, de son disciple?

-Tout d’abord si le promulgateur d’une idée est naïf, son disciple l’est par ascendance. Aussi, c’est avec le changement radical de Dorian Gray, que l’on peut déduire sa naïveté. Quand a Lord Henry, connu pour ses valeurs amorales, celui-ci se trahira dans son propre jeu lorsqu’il dira (chapitre 19) qu’il n’y a pas de livres immoraux. Il prétend que “les livres que le monde appelle immoraux sont les livres qui lui montrent sa propre honte”. Cependant, ce livre si immoral que Lord Henry prêtera a Dorian aidera  a la décadence de ce dernier. Il est donc difficile d’accepter que ce que Lord Henry dit est vrai. La naïveté est donc bien fatale.

-Oui, mais la fatalité que porte une philosophie ne se présente pas uniquement dans la naïveté. Willy Loman, le commis voyageur protagoniste de ma pièce, ne meurt pas pour sa naïveté mais plutôt pour son absence totale de naïveté par rapport au rêve américain. C’est du a la pression constante de cette idée de devenir un homme prospère que cette homme mettra un terme a sa vie. Ceci, du a son échec de réussir, de s’adapter a cette philosophie. Il tentera de s’adapter, par les moyen du matérialisme, cependant, la ou l’on voit son échec a se moderniser vient au travail, ou il portera beaucoup d'importance a la communication avec ses clients.

- Intéressant, nous sommes donc confronté a deux fatalités différentes. Deux fatalités qui mettent le protagoniste dans une position de victime si je puis dire. Pensez-vous donc toujours, dans votre siècle, que l’homme est victime de son époque et de la philosophie qui lui est attachée?

-Je ne pense pas qu’il est victime de son époque Je pense qu’il est victime d’une certaine pression sociale qui, au vingtième siècle était très pondérant aux États-Unis. Car l’homme n’est pas seulement influencé par son époque. D’autre part, s’il est victime d’une philosophie, il est donc victime d’une pression sociale. Même ici, le choix de mots reste discutable, car au final, la victimisation d’une philosophie ne peut pas être utilisée pour définir la nature humaine. L'être humain est défini essentiellement par ses choix, des choix qu’il choisirait de faire suivant une quelconque époque, confronté a une quelconque philosophie.

-D'où ce sens de responsabilité que l’on a discute auparavant. Croyez-vous que l’art nous influence dans nos choix journaliers? J’ai tendance a penser que l’art est inutile et ne sert qu’a montrer de la beauté ou de la laideur.

-Ce que vous dites est assez ironique, vu d’un homme moderne tel que moi. Aujourd’hui l’art est reconnu pour ses pouvoirs dangereux de propagande ainsi que pour ses influences positives sur une communauté ou même monde en général. Aujourd’hui on étudie l’art ainsi que ses mouvements car cela nous aide a les comprendre et donc a comprendre la pensée qui régnait dans ses derniers. C’est de cette façon que l’on compris le votre. L’art est donc tout sauf inutile.

- Et a quoi est- ce que cela vous a servi de comprendre mon époque?

- Nous entrons dans un cercle vicieux a force de discuter si la vie, si nous, si l'humanité sert a quelque chose. Au final, ces questions d’utilités ne servent a rien. Elle nuisent a l’humanité. Est- ce si grave vouloir comprendre notre propre histoire? C’est inutile que pour ceux qui croient que leur propre existence l’est. Mais a quoi est-ce que cela nous revient de penser que tout ce qui nous entoure est inutile, nous incluant dans le lot? C'est la curiosité ainsi que la volonté de l'être humain a vouloir pousser ses limites intellectuelles qui lui permettent de penser qu’il est utile. Penser le contraire mène a cette fatalité, mais cette fois, a une fatalité stupide, aux apparences réalistes, qui est elle fort inutile.

No comments:

Post a Comment

Followers