14/11/2012


My eyes have no memory; 
my steps, no plan.

{Simone de Beauvoir, America Day By Day}

13/11/2012

Finalement, la tristesse est chaleureuse et confortable. On s'y trouve bien, mais on ne s'y trouve point. Se plaindre et se morfondre devient rapidement une habitude et nous donne une excuse pour se réfugier dans un passé plus prospère. On se dit que finalement, l'école n'était pas si mal... on devait rien choisir, juste obéir et s'y retrouver en dehors en tant qu'anarchiste si ça nous chantait. Puis après on se rend compte que ça nous a juste appris les modalités de l'échec, de l'humiliation, de la clope et du suicide.
Une fois le bac dans la poche, on s'attend tous à être éclairé et illuminé.
On voit un peu mieux l'avenir, parce qu'il y en a pas.
Reste le néant, une tristesse, une vérité qui nous dévorent.
La tristesse est maladive et dévore l'humanité de l'intérieur avec ses allures de confort et de chaleur. Elle grandit, se forme et digère nos mornes pensées pour devenir un monstre qui n'attend qu'une seule chose: déchirer cette parois si fragile et animalière qu'est l'esprit sain et rationnel pour pouvoir crier. Pour après se refourguer vers l'intérieur et hiberner jusqu'à la prochaine crise.
On se haït nous-même sans trop savoir pourquoi.
Finalement la tristesse n'est qu'une peur de l'inconnu, de l'indépendance, de l'impuissance et du peu de liberté qui nous est offert. On emmerde une dernière fois la société pour après tourner en rond et se retrouver à la case départ. Un microcosme, une bulle plutôt, où le reste du monde nous pointe du doigt dans notre désespoir irrationnel et inutile. 
On cherche une solution, puis on se souvient de des courses de noël. On devient gros, moche et gris et on se souvient qu'avant on avait des projets.

Je ne sais pas, je ne suis plus.
Je ne sais plus, je suis rien.

12/11/2012

L'inconscient se venge la nuit. Je ne dors plus pour le fuir. Puis je me réveille et je pleurs de m'être abandonnée à la fatigue.

11/11/2012


Choose Life. Choose a job. Choose a career. Choose a family. Choose a fucking big television, choose washing machines, cars, compact disc players and electrical tin openers. Choose good health, low cholesterol, and dental insurance. Choose fixed interest mortage repayments. Choose a starter home. Choose your friends. Choose leisurewear and matching luggage. Choose a three-piece suite on hire purchase in a range of fucking fabrics. Choose DIY and wondering who the fuck you are on a Sunday morning. Choose sitting on that couch watching mind-numbing, spirit-crushing game shows, stuffing fucking junk food into your mouth. Choose rotting away at the end of it all, pishing your last in a miserable home, nothing more than an embarrassment to the selfish, fucked up brats you spawned to replace yourself.
Choose your future.
Choose life.

-Trainspotting

08/11/2012


Ecouter la pluie et relire Dylan Thomas,
Insulter la vie et cracher sur le sol,
Allumer une cigarette pendant une crise d'ashme,
Ecraser ses regrets sur le coin du cendrier,
Faire de longues études sans rien en espérer,
Rêver dans les transports histoire de s'aérer.

Je cultive l'échec depuis des années.

04/11/2012

la fenêtre




Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. 
Par-delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant. 
Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément. 
Et je me couche, fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que moi-même. 
Peut-être me direz-vous: "Es-tu sûr que cette légende soit la vraie?" Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis?

-Baudelaire

03/11/2012

L'inverno è freddo, la mia disperazione è tiepida.
Les hivers me font vomir des mots de chagrin.
L'hiver me fait penser.
Je recycle mon chagrin

Je n'écris plus. On m'a enlevé le pouvoir de pleurer aux travers de paroles, qui maintenant semblent molles, sèches et vides de sens. Mon stylo noir ne me reconnait plus.
On m'a retiré la capacité de filmer, d'espionner, d'examiner tout autour de moi.
Je me regarde moi-même. C'est effrayant et dégoûtant à la fois. Je suis seule face à un faire face inévitable.
Les paroles, les images 3D se brouillent automatiquement au contact de ma vision. Je ne sais plus. Je ne suis plus. Je marche nue de l’intérieur et personne ne s'en aperçoit, excepté moi-même. Je m'épie de l'intérieur avec un regard extérieur et je juge. Je juge une nudité effrayante et vide. Vide de rêves..vide de sens.
Je n'accorde plus d'intentions à mes pensées, à mes notes, je les laisse pleurer des larmes d'encre jusqu'à ce qu'elles se noient dans un chagrin noir. Je me noie à mon tour dans des activités grotesques et superficielles qui placent l'inconscience sur un pied d'estale.

Je ne sais plus, je ne suis plus. Je suis un gros bordel

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